ce livre aborde la brutalité policière sous un angle encore inexploré dans le monde universitaire. En optant pour une approche interactionniste, il se concentre sur un champ multi-acteurs, le lien entre la police, le gouvernement et la justice, pour montrer comment sa dynamique a un impact sur la brutalité policière, désactive son contrôle et crée un désordre politique et juridique.
Le recoupement des schémas de motivation des policiers avec les discours publics, la logique des enquêtes internes et criminelles, les arrêts de la Cour et les pratiques d’évitement de la responsabilité de la hiérarchie montre comment leur interaction assure une quasi-impunité qui permet à la force excessive de devenir pérenne.
L’analyse de la manifestation et du traitement de la brutalité policière dans 136 affaires est fondée, entre autres, sur 128 entretiens menés avec des victimes de la force excessive – législateurs, journalistes, avocats, manifestants, civils ordinaires, membres de groupes socialement vulnérables – ou avec leurs avocats et témoins oculaires.